lundi 28 octobre 2013

3 Ma vie de huit à quatorze ans

Ma vie de huit à quatorze ans

Extrait de ma vie de six à huit ans :

Notre vie au dessus du magasin n’a duré que deux ans. Mon père n’aimait pas vivre à cet endroit. De mon coté, j’aimais bien, car il y avait bien plus d’occupations et même lorsque je m’ennuyais, l’observation de la rue devenait une partie de rigolade en solo. Je n’y pensais pas à l’époque, mais j’aurais pu commencer une carrière humoristique.

Je suis très vite passée dans "la cour des grands" en travaillant avec ma mère dans son commerce lorsque je rentrai de l'école. 

Ma vie de huit à quatorze ans :



Depuis que nous habitions au dessus du magasin, j'entendais de plus en plus mes parents se disputer, au moins une fois par mois.
A chaque fois qu'ils se disputaient, au bout d'un moment, j'arrivais comme un cheveu sur la soupe en criant avec mes mains sur mes oreilles : "Arrêtez de vous disputer ! j'en ai marre ! "
Mon père me répondait : "Toi, mêle-toi de tes affaires et va faire tes devoirs ! "
Que j'en aie ou que je n'en aie pas, il me répondait toujours la même chose.
Lorsque je les écoutais en catimini, je comprenais que mon père reprochait à ma mère cette habitation au dessus du magasin pour laquelle ils ont dû vendre le pavillon où nous étions avant.
Sans jardin, il ne pouvait pas se détendre et les légumes du jardin étaient bien meilleurs que ceux que nous étions obligés d'acheter dans le commerce !
En temps qu'agent immobilier, mon père recherchait les affaires intéressantes sur les pavillons ou autres maisons équivalentes. Mais le magasin ne ramenait pas beaucoup d'argent... il réglait à peine les loyers du fond de commerce et l’électricité.
Ma mère lui répondait que ça couvrait la plupart du temps tous les frais et qu'elle préférait continuer à travailler même sans rien gagner de plus, plutôt que de rester seule à la maison car elle avait besoin de voir du monde.

Nous ne pouvions même pas louer l'appartement au dessus du commerce car son accès se faisait par la boutique. Même la construction d'un couloir d'accès n'était pas possible car le commerce était trop étroit et le propriétaire nous mettait des bâtons dans les roues car un an après la reprise du magasin, le propriétaire du fond de commerce voulait nous faire partir de la propriété que mes parents avaient achetée pour que sa fille, qui venait d'avoir son diplôme, puisse s'installer en temps que pharmacienne.
C'est un peu compliqué, mes parents étaient propriétaires des murs mais louaient le fond de commerce.

L'année de mes huit ans, nous avons emménagé dans un pavillon et avons laissé l'appartement au dessus du magasin vide.

Le premier jour, arrivés dans le pavillon, pendant que les déménageurs déchargeaient les meubles, je vis la voisine dans son jardin.
Je me suis approchée d’elle en douceur et me suis présentée en lui disant :
« Bonjour, je m’appelle ... et j’ai huit ans »
Elle a eu un très grand sourire et m’a répondu « Bonjour, je m’appelle O. et la belle minette rayée grise qui est entre nous sur le muret s’appelle S. ».
Lui racontant que ma mère avait le même prénom qu'elle, elle me répondit qu'il suffisait de l'appeler D. qui était son petit nom et que comme ça, il n'y aurait pas de confusion.
D. était très gentille, très discrète et me faisait beaucoup de câlins… j’aimais beaucoup sa douceur.

Depuis ce moment, je suis allée à l’école du F. qui était à dix minutes de marche ou cinq minutes de vélo.
Dans cette rue, j’avais fait connaissance avec d’autres enfants… plus grands, de mon âge et plus petits…
Ayant des problèmes épileptiques, beaucoup, pour ne pas dire tous, m’ont évitée très vite ou ne restaient jamais longtemps avec moi.  Les fils S. du bout de la rue me surnommaient « la paumée » mais leur maman était super gentille. Chaque soir en rentrant de l'école et qu'elle était dans son jardin, je restait parler un peu avec elle.
Je me souviens de M. qui était très gentille, mais elle était plus grande que moi et était très prise par ses leçons de violon.

J'étais en cours élémentaires deuxième année avec monsieur N. qui était gentil mais je n'arrivais pas à avoir de vraies copines. Parfois nous jouions ensemble à l'élastique ou à la marelle, mais au bout d'un moment, je me retrouvais seule suite aux vertiges réguliers.
Je ressentais comme des moqueries et des peurs des autres enfants, même parfois comme des critiques et des reproches sur mon état.
Un jour dans la cour de l’école et après de grands vertiges à la limite d'une crise d’épilepsie je me sentais tellement mal que je me suis mise dans un coin pour être tranquille.
Au bout d’un moment, une copine est venue me voir pour jouer aux billes.
Pendant la partie, je me suis à nouveau sentie mal. Deux, puis trois enfants m’ont rejointe en commençant à se moquer de moi en me montrant du doigt… et parmi eux, les fils S. du bout de la rue :  « Hoooouuuu la paumée ! » criaient-ils. (oui, ce surnom avait fait le tour.) Je me sentais mal, et ne trouvant pas de mot pour leur demander de partir je n’ai réussi qu’à leur dire « vire !, vire !, … »
Je voulais simplement leur demander me laisser tranquille, mais je n’arrivais pas à prononcer ces mots. Cela a provoqué l’effet contraire de ce que je souhaitais… de plus en plus de monde est venu autour de moi en me montrant du doigt, en se moquant de moi, mais aussi plein de curieux et de mon coté, je n’arrivais plus à me contrôler. J’angoissais, je sanglotais, je me sentais comme paralysée, tombée dans un puits sans fond, je criais pour que tout le monde s’en aille, s’écarte et me laisse respirer, comme pour m’aider à sortir de  ce trou sans fond, car je ne pouvais pas m’enfuir tellement j’étais bloquée pas cet attroupement de moqueurs.
Enfin, l’instit’ est arrivé ! Il était temps. Avec quelques coups de sifflet un passage d’honneur s’est ouvert (il ne manquait plus que le tapis rouge) et tout doucement, l’attroupement s’est dispersé. Depuis ce jour, je n’ai plus jamais joué avec qui que ce soit, j’amenais ma petite console Donkey-kong pour la récré et demandais souvent aux instits pour rester en classe le temps de la récré ce qui était très rarement accepté… mais lorsque j’étais seule en classe, j’étais bien, je me reposais ou regardais par la fenêtre. Parfois, une copine d’un court instant venait mais cela se finissait toujours pareil. A cette époque je n'arrivais pas à exprimer tout ce que je ressentais durant ces moments de mal-aise, alors je me renfermais sur moi-même car j’avais comme une honte d’être malade, de ne pas trouver mes mots après chaque vertige ou crise.

L’année de ma classe de CE2, nous sommes partis trois semaines en classe de mer en Bretagne. C’était chouette, nous avions une grande maison au bord de la mer. Durant ce séjour, nous avons visité pas mal de choses entre des ballades à la pointe du raz et une journée en ville pour emporter quelques souvenirs.
Nous allions très souvent sur la plage pour jouer à la balle au camp et bien d’autres jeux d’enfants.
Un jour en fin d’après midi, le maître avait proposé un jeu qui consistait à faire le plus grand trou dans le sable.
Etant  intérieurement une boule de nerf, ce type de jeu me plaisait  et me vidait du surplus d’énergie qui était régulièrement en moi. Je me souviens de creuser, creuser et encore creuser à tel point que mes épaules dépassaient à peine de mon trou… J’étais toute contente car je gagnais (ce qui n’était pas souvent le cas) et tout le monde commençait à en avoir marre. D’un coup  plusieurs camarades de classe se sont regroupés pour reboucher ce que je creusais.
Au lieu de la joie de gagner j’ai ressenti un énervement et une colère en très peu de temps et pendant que tout le monde continuait à me reboucher mon trou, l’instituteur m’a prise en photo. J’ai trouvé tout cela tellement injuste que je lui ai jeté du sable sur son appareil photo qui n’a plus marché par la suite. Dans ma tête de gamine, j'ai pensé tu n’avais qu’à  prendre un appareil étanche !  Ceci dit, j’ai toujours trouvé cette action  injuste et une fois de plus, j’étais considérée comme le vilain petit canard.
Après cela, le temps restant de la classe de mer a été très long. 

En trois semaines de temps, il y a eu au moins trois lettres d’écrite à ma mère sur lesquelles je demandais aux frangins de ne pas énerver le père et au père de ne pas taper les frangins et aux parents de ne pas se disputer.
Il faut dire qu’il ne fallait pas grand-chose pour se prendre une dérouillée.
Par moments il était gentil, mais dès qu’il avait des soucis, c’était autre chose… surtout depuis que nous avions déménagé  pour habiter au dessus du magasin. Apparemment, de ce que je comprenais, les bénéfices faits avec le magasin ne couvraient pas l’investissement et les charges. Depuis ce moment, ils se disputaient très souvent. 

Au bout de trois semaines, au retour de classe de mer, l’instituteur, monsieur N. fit un film de ce séjour qui finit par une photo de moi-même en train de jeter du sable et avec un commentaire de fin qui fut qu’ensuite il n’y eut plus de photos suite à l’ensablage de l’appareil.
Beaucoup de personnes m’ont regardée d'un drôle d’œil, mais je n’en avais rien à faire, car pour moi, ce n’était qu’une simple défense.



Un dimanche matin, j’étais avec mon père dans le jardin pendant que ma mère commençait à faire la soupe. Il me donna un gros lombric en me faisant un clin d’œil et me dit : "Apporte le à maman et dis lui que c’est la viande de midi pour mettre dans la soupe"… ce que je fis. Je me souviens de sa tête dégoûtée et écœurée en me disant : "C’est sale"et me fermant la porte au nez… Je me suis bien marrée.

A la fin de l'été, Mon père commandait du bois pour l'hiver car la cheminée était le chauffage central de la maison.
Le livreur déposait le bois et les jours suivants, je donnais un coup de main à mon frère P. pour le ranger dans le garage.
Je lui remplissais une brouette pendant qu'il emmenait la première et qu'il rangeait le bois dans le fond du garage.

Mes frères, revenaient du lycée en bus vers dix huit heures, dix huit heures trente ou plus tard s’ils étaient avec leurs copains.
Ma mère, avec son commerce qui fermait à dix neuf heures dans la petite ville d'à coté revenait vers dix neuf heures trente à la maison.
J’avais très souvent peur… la solitude en tant qu’enfant tourne vite à la science fiction… surtout quand la maison craque…  ou pire, à l’heure d’hiver, quand la nuit tombe vite …                                                                                                                 
 Parfois, je m’occupais en faisant de la cuisine. J’aimais beaucoup et ma mère était contente car quand elle rentrait du boulot, elle avait moins de choses à faire…
Elle me donnait souvent des missions culinaires comme préparer la salade que je prenais dans le jardin, la sauce, la pâte à crêpes que nous cuisions ensemble lorsqu'elle rentrait,...
Ceci me rappelle aussi qu'un soir ou nous faisions sauter les crêpes que nous retournions d'un tour de main avec la poêle, elle n'a pas manqué de me brûler avec la poêle entre les lèvres et le menton... Un moment inoubliable tartiné de Biafine!
A d'autres moments, j'essayais de bêcher une rangée du jardin là où il y en avait besoin en remplissant le creux formé avec un peu de fumier que le paysan avait déposé sur le coin du jardin près du pourrissoir. C'était dur, mais j'y arrivais !



Âmes sensibles s'abstenir de lire ce passage coloré.

A l'âge de neuf ans, un soir en rentrant de l’école à vélo, personne ne voulait et ne pouvait jouer avec moi… ils avaient des devoirs à faire…mais comme j’avais peur, je cherchais une compagnie. Dans le milieu de la rue, tous les enfants se disaient au revoir car appelés par leurs parents pour faire leurs devoirs. 
Seul D.R. est resté dehors. Ses parents à lui aussi n’étaient pas présents, ils s’étaient absentés quelques jours. Nous avons un peu discuté et après lui avoir expliqué que j’avais un peu peur toute seule, il m’a proposé de jouer à un jeu de société chez lui. A ce moment, j’ai un peu ressenti en lui, un grand frère qui était content de s’occuper de sa petite sœur. Il devait avoir sept à huit ans de plus que moi, c'est-à-dire presque l’âge de mon frère aîné et discutait donc plus régulièrement avec M. qui habitait en face et qui avait son âge. Bien que je ne le connaisse pas beaucoup, connaissant M. qui était très gentille et qui ne m'en avait pas dit de mal, je pris confiance.
Je laissai mon vélo sur le trottoir, puis suivis D. pour jouer.
Tous les pavillons de la rue étant les mêmes, je ne me sentis pas perdue en entrant par son garage. C’était même amusant car l’agencement et les usages des coins de garages n’étaient pas tout à fait les mêmes.
Leur garage était plus fermé et plus petit que le nôtre. Un couloir permettant l’accès à d’autres pièces et l’escalier qui menait à l’étage était le même. Il avait juste un lino posé au sol et de la tapisserie aux murs alors que chez nous, les murs restaient en béton brut et le sol était un paillasson coco tout du long.
Il ouvrit une des portes du sous sol ou je vis un grand lit qui était certainement leur chambre d’invités et là, mon cœur se mit à battre… je fis deux pas en arrière, le regardai et il passa devant moi en me disant :
« Viens, tous les jeux de société sont là dans le coin »
Je le suivis, fis trois à quatre pas en avant et vis une pile de jeux dans l’angle de la pièce au fond à gauche qui montait presque jusqu’au plafond. Ouf ! Pourquoi ai-je eu si peur ? Et là je me dis dans ma petite tête, « Qu’est-ce que tu peux être bête ! »
Il se releva d’à coté de la pile de jeux et me dit :
« A quoi veux-tu jouer ? »
Je fis deux pas en avant pour regarder et il me dit :
« Choisis un jeu, je reviens ».
Pendant que je regardais toute cette pile de jeux, dont certains que je reconnaissais car nous avions les mêmes, je l’entendis se diriger vers la porte et d’un coup, il la ferma brutalement avec la clenche, puis à clef…
Je me retournai en lui demandant « Qu’est-ce que tu fais ? ». La peur m’envahit, puis l’angoisse… Je ressentis en plus de tout cela une sensation de chaud et froid, de colère…et il me dit : « Ne t’inquiète pas, je ne vais pas te faire de mal » et en quelques fractions de secondes me poussa brutalement sur le lit. 
Pendant le court instant de ma chute, je le vis baisser sa braguette, déboutonner son bouton, baisser son pantalon et au moment où j’essayai de me relever de ce lit mou, il baissa son slip d’une couleur bleu clair. Je fus horrifiée de voir sa verge entourée de poils noirs. Il me dit d’une voix plus grave  et en se jetant sur moi de tout son poids « J’ai juste envie de te baiser… »
Je me débattais comme je le pouvais mais il se frotta sur moi en essayant de me déshabiller… mais je me débattais en lui criant « Non, non, non,… » tout en essayant de le repousser mais il était plus lourd que moi. 
De toutes les façons possibles, j’essayai de me débattre en le tapant, en lui tirant les cheveux. D’un coup très rapide, il redressa sa tête, me prit les mains et me les bloqua au dessus de ma tête. Il me lécha la joue, je faisais tout pour contrecarrer ses coups, ses gestes.
Je continuai à crier : "Non !, non !, non !", en essayant de me débattre… et d’un coup, l’idée me vint d’essayer de lui mettre un coup de genou dans les « roubignolles » …
Je me mis à donner de grands coups de jambes dans tous les sens, mais rien n'y fit, puis de grands coups de bras pour essayer de me libérer les mains mais aussi pour essayer de faire diversion. J'envoyai à nouveau de grands coups de jambes mais toujours dans un rythme différent et en même temps je me débattai pour libérer mes mains,… quand soudain… je réussis à lever mon genou droit pour lui donner le coup espéré. 
D’un coup, il cria, se recroquevilla sur lui-même tel un escargot rentrant dans sa coquille… Je profitai de ce moment pour me relever, fuir, mais la porte était fermée à clef, … Je réussis à tourner la clef, clencher la poignée pour ouvrir la porte quand  il commença à se relever. 
Je courus de toute mon énergie dans le couloir en criant « Au secours ! », et continuant mes cris je réussis à traverser le garage et enfin la porte entrouverte . Sur le point de m’attraper, il s’arrêta à la porte du garage pour n’être vu de personne suite aux cris que je continuais à pousser sans cesse.

Je vis une des voisines regarder derrière ses rideaux qu’elle venait de refermer, mais rien, aucune aide, aucun secours.
Je repris mon vélo et pédalai de toutes mes forces jusqu’au bout de la rue pour rentrer à la maison. Je pris soin de refermer la porte  derrière moi, rangeai mon vélo pour rejoindre ma chambre. À ce moment, je commençais seulement à sangloter, à pleurer en sentant de grosses larmes chaudes couler sur mes pommettes et mes joues froides.
Arrivée dans ma chambre, je pris un mouchoir, mais je n’arrivais pas à rester là en voyant mon lit. En entendant les craquements de la maison, j’eus une nouvelle vague de peur, je pleurais, je tremblais, j’avais froid. Je ressentais des douleurs, des angoisses, des nausées. J’avais mal partout suite aux tensions occasionnées lors de l’agression.
De nouveaux bruits dans la maison, la nuit commençant à s’installer, la peur m’envahit, même mes cheveux me caressant le tour du visage et la nuque me faisaient peur et me donnaient des frissons. Dans le but de me protéger, je montai au premier étage, allumai la lumière pour voir tout arriver et me cachai dans le placard mansardé plein de tissus et de vêtements hors saison.
Je me mis en boule dans le fond en me couvrant de vieilles couvertures. T., notre chatte me rejoignit, me dit bonjour en faisant rouler sa gorge, elle ressentait beaucoup de choses…elle se blottit contre moi, sans bouger, m’apportant les vibrations de ses ronrons. Je tremblais, mes larmes continuaient de couler j’étais exténuée… alors j’essayai de me reposer, de m’endormir pour oublier toute cette scène qui défilait en moi depuis mon arrivée seule dans la maison.
Je réussis presque à m’endormir avec les doux ron-rons  de la minette quand soudain, un bruit… des pas…
J’entendis quelqu’un monter l’escalier de la cave qui menait au rez-de-chaussée. La porte se referma et j’entendis P. mon second frère qui avait trois ans et demi de plus que moi «  Ninie ! », il m’appelait tout en déposant ses affaires puis monta en direction de sa chambre pour y ranger son sac en continuant de m’appeler.
Arrivé en haut de l’escalier, il vit la lumière à coté du placard ou j’étais et m’appela à nouveau. Je lui répondis « Oui, je suis là » d’une voix toute tremblante. Il me rejoignit et me vit toute tremblante, il posa sa main sur mon épaule et me demanda « Qu’est-ce qui se passe ? »
Je lui expliquai très rapidement et sans détail car j’avais beaucoup de mal à parler. Je ne sais pas pourquoi, mais dans mes explications, je lui ai dit que son slip était bleu.
Il me répondit : « Attends, je vais lui donner rendez-vous devant chez lui pour avoir des explications et lui foutre un pain dans la gueule »

Il descendit les escaliers, chercha le numéro de téléphone dans le bottin et appela chez lui.
Dans le fond su salon j’entendis mon frère parler dans le combiné :
« Allo, D. R. ? C’est P.L. au téléphone, qu’est-ce t’as fait à ma frangine ? C’est ça, t’as rien fait ! Y parait même que t’as un slip bleu, j’veux t’voir tout de suite devant chez toi et si t’es pas là, j’appelle les flics ! » Il a raccroché et m’a dit :
« Viens avec moi, il faut lui montrer qui est le plus fort ! »
Je le suivis dans la rue en disant à mon frère :
« T’es vraiment bête, pourquoi tu lui as dit que j’avais vu la couleur de son slip, le temps de venir et il aura le temps de le changer ! »
Il me répondit :
« Oui, bah on verra !  Allez suis moi !»
En arrivant devant la maison de ses parents, nous le vîmes tout juste sortir du garage.
« T’en as mis un temps pour sortir devant chez toi ! Qu’est-ce que tu f’sais ? Tu changeais ton slip ! » dit P. en marchant vers lui d’un pied ferme tout en gonflant ses épaules et sa poitrine comme s’il allait lui taper dessus.
D. répondit : « N’importe quoi, j’ai pas changé mon slip ! »
P. : « Alors montre-le ! »
D. baissa son pantalon pour montrer son slip qui avait bien évidement changé de couleur et dit :
« Tu vois, j’ai rien fait ! »
P. : « Tu t’fous d’ma gueule ! Tu crois qu’ma frangine serait dans cet état là si tu n’avais rien fait ? Puisque tu t’payes ma tronche, on va déposer plainte chez les flics et après on verra ta tronche ! » Tout en le prenant de haut et en lui gueulant dessus. Il lui tourna les talons, me prit par la main et commença à marcher en direction de la maison.
Soudain, D. fit quelques pas vers nous en s’écriant :
« Non, arrête ! OK, j’ai fait une connerie, mais ne porte pas plainte, mes parents se sont absentés et je n’veux pas qu’ils l’apprennent ! Ça n’va déjà pas bien avec eux ! Ouais, j’ai fait une connerie, mais tu sais s’que c’est ! »
« Désolé, j’sais pas c’qui m’a pris » dit-il en me regardant, « mais ne dites rien aux flics ni à mes parents, j’ai déjà fait des conneries et j’ai pas envie d’aller au trou ! »
P. répondit : « Ouais bah ça, on verra ! Mais t’as pas intérêt à r’toucher à ma p’tite sœur ! »
Lors du retour à la maison, mon frère me dit :  « Tu vois, c’est qu’un minable, il a eu la trouille ! T’as vu c’que j’lui ai mis ! »
Et dans ma tête ça défilait : «… Pauvre andouille,… oui, c’est sympa d’avoir essayé,… mais crois-tu que ça me fasse quelques chose ! Plutôt que de te la péter, tu f’rais mieux de te taire ! »
De retour à la maison, il monta dans sa chambre et je me mis dans un fauteuil devant la télé pour me changer les idées.
Le téléphone sonna, ma mère me demanda de commencer à faire cuire des pâtes pour le gratin de ce soir puis me dit : « Ça va Ninie ? » et dans ma tête Grrrr! car je détestais ce surnom. Et je lui répondis : « Oui, ça va, j’étais en train de m’endormir dans le canapé devant la télé »
« Ah bon… alors à tout à l’heure ! »
Je mis les pâtes à cuire en allumant la télé de la cuisine pour compagnie.
Une fois les pâtes cuites, je les versai dans la passoire puis remis celle-ci dans la casserole en reposant le couvercle dessus pour qu’elles ne refroidissent pas trop vite et à ce moment, ma mère arriva. « Coucou ! Merci ma puce (j’ai horreur de ce surnom, les puces, ça pique et c’est moche !), je vais pouvoir faire le gratin !

Tu as fais tes devoirs ? »
Et comme je lui répondis que non en baissant la tête, en fonçant dans ma chambre pendant qu’elle me dit : « Dépêche-toi d’aller les faire le temps  que je finisse le gratin ! » Elle ne s’était rendu compte de rien !
Je fis mes devoirs comme je pus car je n’avais pas du tout la tête à ça et repensai à mon Pépé… quand on veut, on peut !... Je fis mes devoirs et ce soir, le père rentra moins tard que d’habitude.
Tout juste après la fin de mes devoirs, nous passâmes à table.

Comme d’habitude, lorsque le père rentrait plus tôt que d’habitude, nous avions droit aux informations de TF1 en mangeant et tout ce qui passait était tellement atroce, que je m’auto-consolais en me disant y’a pire que Toi ! ne te plains pas…
Entre le repas et le dessert et pendant le moment de publicités, mon frère se mit à raconter l’histoire à sa sauce en « s’la pétant plus haut qu’son cul » tel un p’tit coq relevant la tête dans une basse cour.
Tout fier de son exploit, tout le monde en rit… sauf moi qui rigolais jaune… et déjà dans ma tête de petite fille de neuf ans je pensais « bande de cons » alors je fis comme si de rien n’était et regardait à nouveau les publicités pour me changer les idées.
Vint l’heure du dessert, puis celle de dire bonne nuit et d’aller au lit…
Demain est un autre jour.







Dégoûtée de cette journée pourrie, du comportement de l’ensemble de la famille et encore plus de celui de ma mère qui n’est jamais venue me parler de tout ceci, je m’endormis sur mon oreiller mouillé de mes pleurs en serrant mon petit Bouba blanc dans mes bras.

A l'âge de 9 ans, déjà lassée de la vie par les méchancetés enfantines, du comportement de mon entourage qui faisait comme si de rien n’était, et comme si je n'étais rien, de mes problèmes de santé, de cette agression, je ne voulais plus vivre, je souhaitais déjà mourir.
Pourquoi vivre lorsque des nausées remontent presque en tout temps avec ces remontées d’acide gastriques dues au dégoût de la vie, à cette santé pourrie avec toujours ces moments de mal être, de cette impression d’être regardée par tout le monde, comme montrée du doigt du fait de ne pas être comme les autres ?

En Classe:
Un jour, j'étais vêtue de mon chemisier bleu roi avec des lignes noires formant des carreaux et un petit ruban noir attaché à l'arrière du col permettant de faire un joli flot sur le devant. Je l'aimais ce chemisier qui faisait un peu chevalier. Je renouais régulièrement son nœud car le ruban étant satiné, il glissait et se défaisait souvent.
En classe après la récréation, en refaisant mon flot qui une fois de plus s'était défait et avec cette idée de mort installée en moi, me vint l’idée de me libérer de cette vie pourrie.
Je pris les bouts du flot et serrai, serrai de toutes mes forces. Je senti la chaleur monter dans ma tête, puis des battements de cœur au niveau des tempes, de la gorge, des oreilles puis des yeux, comme s’ils s’apprêtaient à décoller, à sortir de leurs orbites comme le lancement d’une fusée… un doux moment de délire mais de douleur suite à la respiration qui ne se faisait plus correctement… alors je serrai plus fort, plus fort et devenant toute bleue, ma voisine commença à me taper dessus en faisant signe à l'instituteur qui interrompit la classe et donna une récré prématurée pour essayer de me parler. Mais je n’en avais pas envie… je voulais que l’on me laisse tranquille, je pleurais, je n’en pouvais plus, je voulais mourir…
Il est vrai que le lieu était très mal choisi pour que cela réussisse.
A cet âge la, on ne pense pas à tout calculer.
Ce jour là, mon père est venu me chercher à l’école et ensuite, je ne me souviens plus de rien sauf de ces quelques mots : « bah alors, qu’est-ce qui se passe ? » et puis un câlin et puis plus rien, je ne me souviens plus.
Il faisait comme si de rien était... 

Le temps passant, le maître d’école monsieur  L. était très gentil, mais il nous tapait ses points l’un au dessus de l’autre sur notre tête ou bien il nous tapait sur le bout des doigts avec sa règle en bois dès que nous donnions une mauvaise réponse.
Les récrés en solo, les retours de l’école avec ces frissons dans le dos à chaque passage devant la maison de mon agresseur, les jours de rangement de bois dans le garage avant l’hiver, les moments de marelles seule devant la maison, l’entrainement de tennis devant la maison pour P. inscrit au club de tennis ou de descente en skate bord ou en patins à roulettes devant ou sur le coté de la maison, la vie continuait.
Les jours, les mois, les moments de vacances d’été ou mes grands-parents maternels nous rejoignaient une année sur deux, tout comme les périodes de Noël Nouvel an, formaient les années avec des hauts et des bas.
Le temps passait…

En aidant ma mère aux taches ménagères, le repassage, en commençant par les mouchoirs et les torchons, la cuisine qui me plaisait énormément en temps que gourmande, la vie continuait.
Je me faisait de l'argent de poche en lavant les vitrines de certains commerçants les mercredis après-midi, les samedis et les jours ou je n’avais pas classe comme pendant les vacances.
Je tenais chaque année le stand de la foire d'automne car nous déballions certains articles du magasin dans la rue et je participais toujours aux inventaires du magasin.

Mais pendant tout ce temps…
Un jour, en vacances chez mes grands-parents en Normandie, lors d'une ballade à vélo…
A peine sortis du camping, après les premiers coups de pédales, un frisson passant dans mon cou provoqué par le vent , Zou !, pas le temps de m’arrêter, une crise d’épilepsie se manifesta et hop dans le fossé!
Réveillée dans l’herbe au bord de la route par ma grand-mère, nous sommes rentrées juste après mon retour sur terre, en marchant doucement.
Après la visite du médecin, qui ne servait à rien, et un petit somme, la vie continua…

Un autre jour en marchant sur le trottoir sous les arcades devant ma grand-mère et ma mère qui marchaient bras dessus, bras dessous, je me mis à marcher en zigzaguant... je flottais sur l'eau avec un bateau et essayai de tenir debout malgré le ballottement des vagues... j’entendis ma mère au loin me dire : « Ninie (Grrrr) Arrête de faire l’andouille, marche normalement ! » mais sa voix s’éloignait, je vis des points blancs et puis, plus rien…  je tombai et hop! Encore une.
Réveillée par quatre à cinq personnes dont la pharmacienne qui faisait tourner autour de mon nez un coton imbibé d’alcool de menthe, mais je ne savais plus qui était qui…
A ce nouvel atterrissage, j'eus à nouveau un mal de tête comme si elle était prise dans un étau et des nausées pour ne pas changer.
Une fois remise à peu près, ma mère et ma grand-mère me crochèrent chacune d’un coté pour m'aider à marcher et nous repartîmes en direction de la voiture dans laquelle je m’endormis à peine  nous sortions du garage.

Parfois, j’aimais prendre un skate board à l’un de mes frères pour monter la mini côte de notre rue et me faire quelques descente droite en position assise ou debout en slalomant d’un coté à l’autre de la rue.
Oui, je me suis ratatinée plusieurs fois, mais après un peu d’entrainement, j’y arrivais bien plus que je ne tombais.
Mais ce que je préférais dans tout cela, c’était de rechausser mes patins à roulettes. C’était plus facile car ils avaient un frein et n’étant plus sous les arcades, même si Éric n’était plus avec moi car le lieu n’était plus le même, je me débrouillais comme je pouvais.
Le plaisir supplémentaire de se déplacer en patin à roulettes c’était après car même après les avoir retirés, j’avais cette impression de marcher comme sur des ressorts, malheureusement, cela ne durait pas très longtemps.

Dans tous ces bons et mauvais moments, ils y en avait d'autres ou l'on jouait avec mes frères à faire avancer des petites voitures sur les routes que nous délimitions par les dessins du tapis du salon. La règle était de faire avancer la bille d'un coup de doigt sans qu'elle ne sorte de la route et la voiture prenait sa place. Si la bille dépassait la limite, nous passions notre tour.

A d'autres moments, nous faisions des batailles de coussins... qui dégénéraient souvent en baston entre mes deux frères.
En été il y avait des batailles d'eau... entre celui qui avait le tuyau d'arrosage du jardin et celui qui guettait le passage de l'autre depuis la fenêtre de cuisine avec une cruche entre les mains.

Et puis, il y a avait aussi des moments énervant, injustes ou F. prenait la raclée à la place de P. qui était plus jeune que lui...
Les moments ou je servais de bonniche, car avec le recul je ne peux pas appeler cela autrement. P. qui était inscrit au club de tennis du village regardait toujours les tournois de Roland Garros mais aussi presque tous les autres. Les mercredi après midi, pendant les match, il se goinfrait de gâteaux apéro et de cola, il avait bien de la chance de rester maigre. Lorsqu'il n'en avait plus, il me demandait toujours d'aller lui en chercher à la cave. Et moi, comme une bonne poire, j'y allais car mon éducation était de mentalité "paysanne" ou la femme fait tout à la maison, sert les hommes pendant que eux sont les pieds sous la table.
Cette éducation n'est pas forcément mauvaise, mais là, il y avait de l'abus venant de mon frère.
C'était comme cela tout les mercredis et les samedis et je commençais à en avoir marre car même lorsque j'étais dans ma chambre, il m'appelait pour que je lui apporte tout.
En échange de tout cela, le seul jour ou j'étais tordue de douleurs dans le fauteuils suite à ce que toutes les femmes subissent chaque mois, avec des frissons et des sueurs, mais que j'avais réussi à contrôler  grâce à une position moins douloureuse, il a refusé d'aller me chercher mon oreiller qui était dans ma chambre en me répondant: "j'suis pas ta bonniche, si t'es pas bien t'as qu'à aller au lit".
Alors là, c'était le pompon! depuis ce jour, je ne lui ai plus rien servi.

Le temps continuant son chemin, les années passant, à onze ans, arrivant en classe de sixième, j'allais dans un collège qui se situait en hauteur sur un tertre, dans la ville ou ma mère tenait son magasin.
C'était pratique car après les cours, je la rejoignais à sa boutique et restais avec elle jusqu'à la fermeture.
Un jour… C'était en hiver, un hiver chargé en neige qui s’amoncelait le long des trottoirs donnant un blanc éblouissant par les rayons du soleil qui se reflétaient tels des diamants.
Avec la classe nous allions  en sport au gymnase de la ville car le collège n’avait pas encore de salle de sport et pour cela, nous traversions une partie de la ville à pieds. Une façon très rapide de faire du lèche-vitrine…
 Au retour de ces deux heures de sport avec la classe, marchant deux par deux sur les trottoirs enneigés, j’avais chaud…
Pour me rafraîchir, je pris un petit peu de neige dans la main et Hop! Ni une ni deux et cette fois, je ne me souviens de rien… juste de me retrouver à l’infirmerie du collège, allongée avec un mal qui me "zombait" dans la tête comme des battements de cœur avec l’impression d’une coque qui me comprimait la tête tout autour…
Mon père arriva et me déposa à la maison puis il repartit au travail.

Un mercredi après midi d’hiver, avec un superbe soleil qui se reflétait dans les flocons de neige bien fixés par le froid de la nuit mon frère P. me proposa si je le souhaitais, de m’emmener avec lui faire du ski dans la montagne qui bordait le grand village dans lequel nous résidions.
Toute contente de sa proposition, car il n’était pas question que je reste seule à la maison, je me vêtis d’un bon collant de laine, de mon pantalon de ski de fond en velours kaki arrivant aux mollets recouvert par de grosses chaussettes de ski, sans oublier le sous pull, le pull et le sur-pull noué par les manches à la taille pour si jamais le froid se faisait ressentir.
P. de son coté fit de même et après avoir chargé son petit sac à dos d’un en-cas et d’une boisson, nous partîmes de bon pas avec nos skis sur l’épaule.
Après une petite pose vers quinze heures trente non loin du relais de télé, un petit coin au soleil pour se requinquer avec des petits biscuits et de l’eau, nous repartîmes dans le sens de la descente que je prenais en position de sorcière pour freiner régulièrement en appuyant régulièrement mes fesses sur les bâtons.
A mi-chemin de la descente alors que la nuit commençant à tomber, P. slalomait en douceur de gauche à droite en se retournant de temps en temps, me demandant de faire comme lui ou de freiner moins pour arriver en bas avant la tombée de la nuit , mais je n’arrivais pas à faire comme lui, j’avais peur car la descente était assez forte.
En passant dans une grande zone d’ombre encore éclairée par le reste de soleil qui se couchait peu à peu mais qui se reflétait dans les branches de sapins couvertes par la neige, le froid se fit ressentir. Un frisson me traversa le corps me donnant la chair de poule me faisant ressentir d’avantage le vent qui tirait sur mes joues quand soudain, suite à ces sensations, ma tête commença à tourner…
Je perdis l’équilibre et tombai sur le coté. Toujours consciente, mais sans réussir à appeler mon frère je restai assise sur le coté en évitant tout frottement de peur de perdre connaissance…
Des nausées s’installèrent en moi et au moment ou mon frère me rejoignait je senti un liquide chaud me couler sur la cuisse gauche… je n’arrivais pas à le retenir… je lui dit « …a va, …a va, attends un peu que ye me welèwe » je n’arrivais pas à parler correctement, mais il me comprit, attendit un peu et m’aida à me relever.
Il n'avait même pas remarqué ma perte d’urine.
Le retour à la maison était très long, j’avais froid mais en gardant le rythme et en m’occupant la tête par les lumières des rues qui brillaient dans ce début de nuit étoilée et avec quelques mots de mon frère de temps en temps, je réussi à tenir jusqu’à la destination finale.
Aussitôt rentrée, je rinçai mes vêtements avant de me baigner rapidement et mis ensuite ma tenue à laver sur un programme rapide.
Ce type de malaise sans perte de conscience arrivait très souvent mais très rarement avec les fuites et me laissait presque tout les après d’une vraie crise. Je retrouvais mes mots, juste un peu plus vite.
Une petite heure après, ma mère rentra. Elle ne remarqua même pas la fatigue habituelle que provoquai mes problèmes.
Elle prépara une salade pendant le temps de chauffe du four, enfourna le pâté Lorrain et comme presque chaque soir ou elle ne rentrait pas trop tard, nous regardions la série télévisée de Santa Barbara. Je profitais de ces moments pour me blottir contre elle…

Après une bonne nuit de sommeil, la vie continua…

J’avais onze ans, et comme chaque année, les grandes  vacances d’été arrivèrent… et j’avais hâte car …
Cette année là, mon frère aîné, ayant dix huit ans, restais pour la première fois tout seul à la maison pendant que mon second frère aîné et moi-même accompagnons les parents à Ibiza.
Cette petite île des Baléares a progressivement perdu beaucoup de son charme et de son état sauvage avec le développent des constructions de vacances depuis les années quatre-vingts douze – quatre-vingts treize.
L’appartement dont mes parents étaient propriétaires les trois premières semaines du mois d’août était tout petit mais comme nous étions toujours à l’extérieur, c’était un dépaysement total. Il servait surtout de lieu de repos.
Il était composé d’une entrée-couloir de la largeur de la porte d’entrée et de la longueur de deux portes qui à droite donnaient sur deux chambres type « cage à lapin » avec deux lits superposés. La première porte de gauche donnait sur la salle de douche avec les toilettes et la seconde sur le coin kitchenette. La pièce principale qui me paraissait très grande avec mes yeux d’enfant, était meublée d’une table ovale avec six chaises d’un canapé convertible en un lit deux places. Elle était illuminée par une baie vitrée accédant au balcon qui donnait vue sur la piscine privée et un petit coin de mer qui était à deux minutes de marche.
Les amis de mes parents venaient, eux, passer le mois complet dans leur appartement au bord d'une crique qui était également à cinq minutes de marche de là ou nous étions.
Nous nous retrouvions souvent chez eux, car leur logement dont ils étaient propriétaires tout au long de l'année, était plus grand et plus calme car à cet endroit, il n'y avait que quatre appartements pour une seule grande piscine.
Leurs voisins et amis était également très gentils. Leur fils P.qui avait dix ans de plus que moi, faisait le baby sitter lorsque les parents faisait des parties de belotes ou de tarot en attendant que le soleil soit moins agressif.
P. était très gentils, il m'emmenait dans des endroits sauvages auxquels on accédait en nageant une petite distance en mer. c'était beau. Il me racontait des histoires et parfois nous faisions une petite sieste à l'ombre d'un arbre. Je me sentais bien avec lui, je me sentais comme dans un cocon, il me faisait tout oublier.
A partir de la fin d'après midi, nous partions tous ensembles dans les rues de la ville remplies d'étalages jusqu'à plus de deux heures du matin. En été la chaleur étant forte, la vie se déroulait en partie la nuit et le matin, toutes les boutiques étaient fermées.
Cette année, Mes parents ont fait faire ma caricature ou je glissais d'une montagne en direction d'Ibiza.
A la fin des vacances, nous rentrions comme nous étions venus par le ferry en directions de Barcelone et remontions ensuite sur la France en voiture avec tous ces bons souvenirs de vacances.
P. me manquait, il me faisait passer de si bons moments et réagissait si bien avec moi lorsque je ne me sentais pas bien. Il était comme mon premier amour de petite fille.
Nous nous donnions des nouvelles par courrier mais au bout de trois ans, quittant ses parents pour vivre sa vie, nous ne nous écrivions plus.

Et après les vacances, c'était le retour à l'école...
Je ne voulais déjà plus y aller, car j'en avait marre de me retrouver seule.
En plus, comme je redoublais ma sixième suite aux absences répétées et les crises d'épilepsie, en milieu d'année, je n'arrivais  déjà plus à suivre les cours. Les cours d'E.M.T. (éducation manuelle et technique ) de dessins et de musique de mathématiques et de géométrie allaient toujours car il y avait une part de logique dans ces matières, mais dès que la matière demandait à retenir plus de choses par cœur comme l'histoire, le français et les langues, je décrochais.
La seule copine que j'avais passant en cinquième, je me retrouvais à nouveau seule.

Etant redoublante, je me suis retrouvée dans une classe de sixième de moins bon niveau. Pourquoi pas, mais le problème, c'est que les professeurs n'étaient pas les mêmes et le pire de tout, c'était que ma nouvelle professeur d'anglais était "j'men foutiste". Elle parlait anglais avec un accent à couper au couteau, je ne comprenait rien alors que ma première professeur d'anglais parlait cette langue avec passion. elle n'hésitait pas à se répéter en nous faisant répéter plusieurs fois jusqu'à la bonne prononciation.
Mais tout ça c'était fini... les moins bons niveaux avaient de moins bons professeurs et lorsque je lui demandais de m'expliquer ce que je ne comprenait pas à la fin des cours, elle me répondait en me disant : "T'avais qu'à suivre et écouter! " Ce qui est très dur lorsqu'on ne comprend pas.

Alors je laissais couler... je finissais même par dormir en cours d'anglais, mais elle  m'ignorait.
Je voulais travailler, déjà à cet age car les ambiances scolaires était un ennui. Hormis l'E.M.T. la musique et le dessin qui me remontaient ma moyenne générale à douze sur vingt, tout le reste ne m'intéressait pas.
La chimie et la science naturelle m’écœurait surtout lorsque les leçons portaient sur le corps humain.   

Durant cette année scolaire, je commençait à parler à mes parents de travailler en coiffure car ce métier me tentait, mais l'école était obligatoire jusqu'à seize ans.
alors il fallait faire passer le temps.

L'année de mes treize ans, un dimanche matin ou nous devions rejoindre mon grand père paternel pour le repas de midi, mes frères partirent pour le début de matinée en direction de la piscine. Mon frère aîné ayant le permis depuis peu de temps, ils partirent avec la petite voiture que ma mère avait.
Au moment de leur départ, mon père leur dit :"Faites gaffe et revenez pour onze heure, onze heure et demi au plus tard car on va chez pépère".
Mon grand frère répondit : " Mais oui, t'inquiètes pas, nous rentrerons à l'heure. " et ils partirent.
Quand l'heure vint, il n'était pas là.
Ma mère dit à mon père : " Attends, laisse leurs un peu de temps, nous ne sommes pas à cinq dix minutes ! "
La voiture était chargée et nous attendions, mais toujours rien.
Mon père appela à la piscine qui fit ses recherches... Mais ils étaient apparemment ressortis.
Ce que nous ne savions pas c'est que mon frère aîné a dit au maître nageur de la piscine de dire qu'ils venaient de partir tout en courant vers les vestiaires.
Ma mère lui redit : " Allez F. ne t'énerve pas, ils ne vont pas tarder, ils sont sur la route !"
Et puis, dix minutes après, un quart d'heure, vingt minutes, toujours personne...
D'un coup, mon père prit le téléphone et appela la gendarmerie pour signaler le trajet de mes frères et de l'éventuel accident qui aurait pu se produire. Les gendarmes firent partir une voiture de recherche mais dix minutes après toujours rien. Il rappela la gendarmerie en demandant des nouvelles et si il le fallait de faire décoller l’hélicoptère pour une recherche aérienne des fois qu'ils aient pris une autre route... Et comme mon père connaissait bien le gendarme qui était au bout du fil, ils furent décoller l'hélico.
En raccrochant le téléphone, je me souvient de mon père qui était rouge et blanc de colère, d'énervement et de peur.
Cinq minutes après, mes frères arrivèrent avec la voiture et mon père les voyant arriver rappela la gendarmerie pour les prévenir et s'excuser ... car l'Hélico était parti !
Mon père raccrocha le téléphone et se dirigea vers eux, mes frères sortirent de la voiture pour rentrer par le garage, ma mère suivit mon père par peur de sa colère.
Mon père déboula dans les escaliers, arriva devant mon frère aîné qui commençait à s'excuser car ils n'avaient pas vu l'heure, mon second frère sentant le vent tourner fit demi tour pour s'échapper dans le jardin et d'un coup, mon père se mis à lui donner une claques monstrueuse projetant mon frère contre le mur dans le couloir du garage.
Mon frère ne cessa de s'excuser, mais mon père continua à avancer vers lui.
F. se colla l'épaule contre le mur, dos au père en ce prenant la tête entre ses mains et en recroquevillant ses épaules sur lui même en continuant de s'excuser, ma mère dit à mon père d'arrêter, que c'était bon et qu'il avait eu ce qu'il fallait, mais d'un coup, il lui prit la tête maintenue par ses main et la lui cogna trois coup contre le mur en finissant avec des coups de pieds dans les jambes. En même temps, ma mère tira sur le polo de mon père en le secouant et en lui disant : "Arrête F. tu vas le tuer !" .
Mon frère le regarda d'un air qu'il n'avait jamais eu en remuant sa tête de gauche à droite et pris fuite dehors.
Voyant cette scène atroce, mon père faisant demi tour pour reprendre ses clefs de voiture, j'étais figée et dégoûtée une fois de plus de cette violence injuste.
Nous partîmes chez le grand père et dans la voiture, nous pouvions entendre les mouches voler.




Le piano me faisait beaucoup de bien... mais comme mon travail à l'école n'était pas bon, et comme j'avais redoublé ma sixième, ma mère m'a privé de ces cours en me disant que c'était parce que je travaillait bien au piano que je ne travaillait pas suffisamment mes devoirs d'école.
J'étais dégoûtée une fois de plus. Le piano m'apportait tant de plaisirs et de détente.


Une année avant de partir en vacances aux Baléares, ma cousine de Normandie est venue tout le mois de juillet en vacances.
Nous n'avions que quatre mois d'écart et nous nous adorions, mais nous étions si loin l'une de l'autre !
La veille au soir du quatorze juillet, soirée ou nous devions aller voir le feu d'artifice sur un lac non loin de là, peu de temps avant de prendre place à table, je commençai à voir quelques points blanc. Je me mis assise à ma place pour essayer de lutter contre cette force qu'est l'épilepsie.
Mais la communication avec je ne sais qui a eu raison de moi, et de cet épisode, je ne me souviens de rien. Juste qu'à mon réveil j'était dans un camion de pompiers et que je voulais rentrer à la maison pour me reposer avant d'aller voir le feu d'artifice.

Ma cousine m'a racontée que à peine après m'être assise à table, je m'y suis accrochée comme si je ne tenais qu'à ça et que je me suis mise à soulever la table, qui était en bois massif donc très lourde, avec mes deux mains. je l'avais soulevée de plus de vingt centimètre du sol et la vaisselle commençait à glisser sur la table.
Oui, aux moments de crise, les épileptiques possèdent une force herculéenne !

C'était fou ! Ma mère et mes frères m'ont décroché de la table à laquelle j'étais crispée et comme si mon corps était moulé à la forme de la chaise et mes mains soudées au bois de la table.
Ensuite, comme d' habitude, pin-pon, pompiers et ou ambulances, direction hôpital.
Mais tout ceci ne servait à rien. Il faut simplement attendre que ça passe.
Ce jour là, je suis sortie de l’hôpital le soir même et j'ai quand même réussi à accompagner ma cousine au feu d'artifice suite à la sieste faite dès mon retour à la maison.

Le feu d'artifice était très beau avec ses reflets sur l'eau.
Et mon frère aîné qui était en permission de son service militaire ou il avait choisi d'être infirmier parachutiste me surveillait avec ses quelques jeunes connaissances de sauvetage.



Une fois, je me suis réveillée à l'hôpital, les mains attachées car les infirmières me disait que durant la crise, j'essayais de m'étrangler avec mes propres mains.
Le problème, c'est que même après avoir repris conscience, les infirmières n'ont pas voulu me détacher car elles n'avait pas le temps de me surveiller. Je trouve cela toujours inadmissible.
Le fait de se réveiller les mains attachées, c'est très humiliant, très désagréable.
Surtout quand vous demander aux infirmières de vous détacher et qu'elles refusent, à ce moment, ça devient très rageant.
Vous devenez fou, car les poignées de cuir sont bien serrées, vous ne pouvez même pas vous gratter si vous en ressentez le besoin.
J'ai fini par hurler dans la chambre pour que les infirmières viennent me détacher ou que l'une d'elles reste au moins avec moi. Mais il n'y avait rien à faire...
Quinze à vingt minutes après, mon père est arrivé et à demandé à ce que l'on me détache.
Enfin. La, le calme est revenu. Ce jour là, il m'a caressé les cheveux  en me faisant un gros câlin et après ce qui s'était passé, cela m'a fait beaucoup de bien. Mais au fond de moi, à chaque fois qu'il me touchait, je ressentais comme des nausées suite à ce qu'il avait fait à mon grand frère.
Il m'a ensuite ramené à la maison et est resté avec moi. 
Comme il faisait beau, nous avons jardiné un peu ensemble. Il m'avait même fait un petit coin de jardin pour moi.

Je suis certaine à ce jour, et suite à divers expériences vécues, que le fait de voir des personnes en blouse blanche, autour de soit quant on est à moitié dans un autre monde, n'arrange absolument pas la situation bien au contraire, le comportement épileptique s'envenime provoquant parfois crise sur crise.

Je ne les citerai pas toutes car en comptant une crise ou absence par semaine (parfois plus, parfois moins, c'était très irrégulier et surtout, ça ne prévenait pas) sur 24 ans je vous laisse faire le calcul.
…Et puis, je ne les ai pas toutes retenues.
En tout les cas, une chose était certaine, je détestait les médecins comme tout ceux de la branche médicale.

A l'age de quatorze ans, étant au lycée dans la ville ou ma mère avait sa boutique, je la rejoignais le  soir après les cours et faisait une partie de mes devoirs dans le fond du magasin.
J'appris très vite à compter la caisse journalière et à écrire ces comptes dans le journal de caisse.
C'était intéressant de faire des mathématiques en direct, qui était plus de la petite comptabilité.

Après la fermeture du magasin, nous rentrions à la maison, pour rejoindre mes frères qui rentraient en bus, et préparions à manger.
Pendant la cuisson du repas, ma mère aimait regarder la série télévisée de Santa Barbara alors je profitais de ces moments pour me blottir contre elle dans le canapé pour lui faire de gros câlins.
Mais un jour, comme ça, sans savoir pourquoi, elle m'a repoussée d'un coup sec avec ses deux mains en me disant : " Arrête de me coller comme ça ! les câlins c'est fini maintenant, tu es grande, tiens toi correctement " ...
A ce moment, une boule d'angoisse s'est installée dans ma gorge, je sentis monter les larmes et parti dans ma chambre en pleurant discrètement et au moment ou je me levais elle me dit : "bah c'est ça ! va pleurer dans ta chambre ! " et puis plus rien...

J'étais dégoûtée... surtout avec ce qui m'était arrivé l'année de mes neuf ans...
A quoi sert la vie lorsque vous n'avez pas de copines suite aux problèmes de santé?
A quoi sert la vie lorsque que dans la cour l'on l'on vous montre du doigt d'un air détestant de jalousie car vous êtes "fille de commerçant"?
A quoi sert la vie lorsque vous vous faites agresser et que votre mère qui est censée être la seule personne à qui vous pouvez vous confier vous rejette ?
De ce jour, je me suis endurcie et je ne lui ai plus jamais fait de câlins.
Alors dès que nous avions des invités à la maison, qu'ils soient famille ou amis, je faisait le plein de câlins et ma mère râlait en me disant devant ceux que je câlinais : "Arrête de faire ton pot de colle !" Et les invités lui répondait gentiment, "Mais laisse là O., elle ne me dérange pas, elle a besoin de câlins, c'est tout !". Mais plus jamais je fis le moindre câlin à ma mère, mêmes les bisous du matin et du soir était très secs.
Et puis je ne pouvais plus en faire à mon père les peu de moments ou il était devant la télé car avec ce qu'il avait fait à F. mon frère aîné le jour ou il est rentré en retard de la piscine!
J’étais vraiment seule.

J'avais envie de partir définitivement, mais ayant loupé mon premier coup, je ne savait pas comment faire. J'en étais même à regarder les films d'horreur les mercredi après midi sur Canal + lorsque mon frère était au tennis. Mais je ne trouvais pas de bonnes façon car j'avais un peu peur de louper mon coup une fois de plus.
Alors les paroles de mon grand-père me revenaient... Voir c'est savoir, oser c'est avoir et vouloir  c'est pouvoir... quand on veux, on peut ! ...
Alors je voulais travailler, mais j'étais trop jeune !
Oui, les jours ou je n'avais pas classe, je faisait de la cuisine pendant que ma mère était dans la boutique.
Mon père ne travaillant pas les samedis après midis, une fois par mois nous allions faire les courses ensembles dans la grande surface du coin. Cela m'occupait bien.
Et ensuite, après le rangement des commissions, nous faisions de la cuisine ensembles.
Oui, mon père en tant qu'ancien boulanger pâtissier dans sa jeunesse préparait la pâte feuilletée pour la semaine et parfois, pour changer un peu des tartes que nous faisions toutes les semaines, nous faisions des chaussons aux pommes.
Oui, oui, oui, ... c'est vrai, il y avait de bons moments...

J'en avais marre de l'école, mais elle était obligatoire jusqu'à 16 ans.

Encore deux ans à passer et enfin, je ne serais plus avec les jeunes qui on peur de moi, ou pire qui se moquent de moi.
J'avais vraiment très peu de copains copines et puis, ils étaient la plupart du temps à des choses plus intéressantes pour eux.
Donc je revenais toujours dans le monde des grands et dans le commerce de ma mère ou je vendais de tout depuis un bon moment des tétines de biberons aux vêtements de grossesse jusqu'aux poussettes avec les démonstrations du fonctionnement de chacune.

Le travail dans le monde des grands m'aidait énormément psychologiquement.
Le travail me donnait un but: réussir dans la vie, surpasser les problèmes.
Le travail, pour moi, c'était, est c'est toujours, la santé, malheureusement pas à cent pour cent.

Et puis un jour, un mercredi après-midi, ma mère avait pris rendez-vous chez le coiffeur pour refaire sa couleur et me faire couper un peu les cheveux.
J'adorais aller chez le coiffeur. J'observais les coiffeuses et pendant le temps de pose de la coloration des cheveux de ma mère je discutais et posais plein de questions sur la profession avec celles qui étaient libre et qui attendant les clients.
Le salon était beau, grand et clair. Il avait un podium central destiné à la coupe, bordé d'une bande de laiton toujours brillante et tout le tour était réservé aux techniques et aux apprentis.
Lorsque nous y allions les samedis matins, que ma mère avait besoin d'une coupe entre deux couleurs, R. le patron de ce salon était présent. Il était grand avec sa chemise à l'italienne montrant sa grosse chaîne en or, et était toujours en train de rire ou de sourire avec les clients. Il avait l'air très gentil mais était assez impressionnant.
Les coiffeuses me disait : "R., il est gentil, c'est un bon patron"

Peut de temps après ce mercredi après midi et un mois avant le début des vacances scolaires, je pris l'initiative avec l'autorisation de ma mère d'aller le voir un samedi pour un rendez-vous dans le but de lui proposer mes services gracieusement pendant les vacances.
Habillée d'un ensemble René Derhy que ma mère m'avait offert pour le Noël précédent, je parti d'un pied ferme en direction du salon avec une petite sacoche de bureau ressemblant à un porte document que j'avais empruntée à mon père pour l'occasion.

En entrant dans ce salon ou je rêvais de travailler, mon cœur battait à toute vitesse mais ce n'était pas le moment de montrer ma faiblesse.
Tout le monde était occupé et R. étant sur le podium en train de faire une coupe, mais étant aussi le plus proche de l'entrée, il s'arrêta pour m’accueillir avec un grand sourire.
Je lui demandai un rendez-vous avec lui-même pour un entretient afin de me proposer à travailler bénévolement pendant mes vacances scolaires.
Et là, il eu un grand sourire en levant les sourcils. Il est vrai que déjà à cette époque, les jeunes ne voulait pas beaucoup travailler et encore moins sans gagner quelques chose.
Mais dans ma tête, comme toutes peine mérite salaire, je me disait que si je travaillait bien, j'arriverais peut-être à me faire des pourboires.
R. me répondit qu'il n'y avait pas besoin de rendez-vous pour une telle proposition et après m'avoir un peu questionnée, il me dit d'accord en me demandant à partir de quelle date je souhaitais venir. Après avoir jeté un coup d’œil sur mon petit calendrier que j'avais pris dans mon agenda, je lui proposai toutes mes vacances scolaires en lui précisant les dates.
Tout en continuant à couper les cheveux de sa client, il me répondit d'accord, qu'il serait là pour m’accueillir et faire le tour du salon avec E. une des responsables.
Je le remerciai et dit au revoir chaleureusement à lui et sa cliente et reparti avec des larmes de joie.



Etant sur un bon moment, il va falloir patienter un petit peu pour me retrouver et retrouver ma vie de quatorze ans à la rencontre de mon mari.

dimanche 27 octobre 2013

Épaule d'agneau aux brocolis

Épaule d'agneau aux brocolis

Un plat familial vite préparé...
La cuisson se compte en fonction du poids de l'épaule d'agneau. 15 minutes de cuisson par 500 grammes pour une épaule rosée.

***
Pour 6 personnes - Très facile à réaliser
Préparation 5 minutes - Cuisson entre quarante minutes et une heure 
---------------
Ingrédients : 1 épaule d'agneau - 3 gousses d'ail - herbes de Provence - 1 kg  de brocolis surgelés - sel - poivre du moulin - 

Progression :

  • Préchauffer le four à 190 °C.
  • Dans un grand plat allant au four, déposer l'épaule d'agneau et l'entailler en gros quadrillages.
  • Saler, poivrer, ajouter l'ail haché et les herbes de Provence. Masser toutes ces épices sur l'épaule en y  insérant une partie dans les entailles.
  • Ajouter les brocolis surgelés (Les fleurs de brocolis fraîches risquent de trop sécher dans le four. Lorsque je n'en ai que des frais, je les congèle la veille pour réaliser ce plat le lendemain.)
  • Couvrir le tout d'un filet d'huile d'olive et enfourner le temps nécessaire selon le poids de la viande. 

Servir ce plat sur table ou individuellement sur assiettes chauffées.

Bon Appétit ! 

M.

vendredi 25 octobre 2013

Petite potée d'un jour

Petite potée d'un jour
***
Il y a mille et une façon de préparer une potée et je suis loin de toutes les connaitre !
En voici une qui ne demande pas beaucoup d'ingrédients et qui se cuisine en une petite heure.
 ***
Pour 3 à 4 personnes -  peu onéreux
Réalisation : 45 minute / 1 heure

Ingrédients : 1 choux vert - 2 oignons - une bande de 10 centimètres de lard coupée en deux - 1 saucisse de Morteau ( ou autre saucisse à votre goût) - huile d'olive - sel - poivre du moulin - herbes de Provence
Progression :
  • Lever la couenne du lard et le couper en grosses tranches de 2 centimètres d'épaisseur.

  • Rôtir le lard à feu vif avec la couenne.
  • Porter un grand volume d'eau salée à ébullition. 

  • Trancher le choux en fines lanières.

  •  Faire de même avec les oignons. 

  • Ajouter un petit filet d'huile d'olive (juste pour le goût) les oignons, le poivre du moulin et les herbes de Provence. Remuer et laisser rôtir. 

  • Piquer généreusement la saucisse avec une fourchette.

  • Blanchir 10 minutes le choux avec la saucisse.  

  • Remuer le lard et les oignons et déposer le choux et la saucisse sur le lard. 

  • Remuer à nouveau, ajouter une demi louche d'eau de cuisson du choux et de la saucisse et laisser mijoter 20 à 40 minutes à feu moyen. Remuer de temps en temps pour que les sucs de cuisson se répartissent dans tout le choux.

  •  Présenter la viande sur un lit de choux dans un grand plat ou sur assiettes.


Bon Appétit !

M.



Risotto aux poivrons

Risotto aux poivrons

***
Ce petit plat se suffit à lui-même mais peut s'accompagner d'une viande grillée ou d'un bon jambon cru.
Aujourd'hui, ayant un reste de poulet rôti de la veille, j'y ajoute le reste de sa chair.
Coté poivron, n'en n'ayant pas des frais ce jour, j'utilise des poivrons en conserve. 
Personnellement, je préfère cuisiner ce riz avec trois poivrons rouges frais. 
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Pour 4 personnes - Peu onéreux
réalisation 30 minutes.
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Ingrédients : 1 bol de riz - 2 oignons coupés en fines lamelles - 3 beaux poivrons rouge (ou un de chaque couleur pour égayer encore plus le plat) - huile d'olive - sel - poivre du moulin - herbes de Provence - un reste de viande émincée (facultatif)

 Progression :

  • Saisir les oignons à feu vif dans un filet d'huile d'olive généreux. Pendant ce temps, émincer les poivrons en fines lanières puis en petits dés de 3 millimètres de coté pour les poivrons frais et en dés de 5 à 8 millimètres de coté pour ceux en conserve. Etant déjà cuits, ils faut les couper un peu plus gros pour qu'ils ne se réduisent pas en purée.


  •  Les dorer moyennement comme ci-dessous. Saler, poivrer et ajouter les herbes de Provence.


  •  Ajouter l'émincé de viande (facultatif).


  •  Ajouter le poivron émincé. 2 à 3 minutes pour les poivrons en bocaux mais pour les poivrons frais, il faut les rôtir de tout cotés. Cela prend 5 minutes de plus.


  •  Ajouter le riz.


  •  Rôtir le tout 5 minutes à feu vif. Saler et poivrer selon vos envies.


  •   Couvrir d'eau tiède jusqu'à 1 millimètre au dessus du riz en remuant à peine, juste pour équilibrer le niveau du mélange dans le bouillon qui s'est formé avec les ingrédients rôtis.


  •  Laisser à feu vif jusqu'à la première ébullition, puis couvrir et cuire à feux moyen sans remuer jusqu'à ... 


  •  ... La disparition complète de l'eau. 
  • Remuer à nouveau. 


  •   Dresser sur une assiette chaude avec une viande grillée ou du jambon cru si vous n'avez pas ajouté la viande facultative.


 Bon Appétit ! 

M.

Spaghetti Bolognèse

Spaghetti Bolognèse

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Un grand classique qui ravit toujours mon petit monde...
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Pour 2 à 3 personnes - Facile à réaliser
Réalisation : 30 minutes
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Ingrédients : 250 g de spaghetti - 300 g  de bœuf haché - 500 g de coulis de tomate - 400 g de tomates concassées - 1 oignons coupé en fines lamelles - 2 gousses d'ail hachées finement - 1 cuillère à soupe de sucre - sel - poivre du moulin - herbes de Provence

 Progression :

  • Porter à ébullition une grande casserole d'eau salée avec un filet d'huile d'olive.
  • Dans une poêle, chauffer un filet d'huile d'olive à feu vif pour y saisir l'ail et l'oignon.


  •  Lorsque l'ail gonfle, ajouter le bœuf haché, les herbes de Provence et le poivre.


  •  Le remuer presque constamment pour qu'il ne cuise pas de trop car la sauce fera le reste. il doit juste dorer et échanger ses saveurs avec les autres ingrédients. ***Il est important de ne pas saler de suite car le sel ferait perdre au bœuf tout son moelleux.***


  • Le bœuf encore rose à certain endroits, ajouter le coulis de tomate, les tomates concassées, le sucre et le sel. Remuer et laisser mitonner à couvert à feu moyen. 


  •  Cuire les spaghetti 2 minutes de moins que le temps indiqué sur le paquet ... dans le but de finir la cuisson en sauce pour le mariage des saveurs.


  •  Déposer les pâtes presque cuites dans la sauce.


  •  Remuer et laisser mitonner à feu moyen 2 à 3 minutes. Pendant ce temps, Chauffer vos assiettes dans de l'eau bien chaude.


  •  Dresser sur une assiette à votre convenance accompagné de Grana.


 Bon Appétit ! 

M.