vendredi 28 février 2014

« Le pot de terre contre le pot de fer » - Episode 9

« Le pot de terre contre le pot de fer »
Episode 9


Mardi 18 février :


Je profite d’un temps mort pour donner un bon coup de ménage dans toute la maison.
Après la sieste des enfants, nous montons au deuxième étage, lieu de jeux des enfants grâce à cette grande pièce de trente mètres carrés qui me permet de les surveiller tout en repassant dans celle d’à côté.
 




Mercredi 19 février :

Comme chaque mois, mon beau Papa nous rejoint pour deux jours.
Je profite de sa venue pour lui concocter de bons petits plats.
Ce midi, nous savourons un filet de bœuf sur un lit d’oignons, de champignons, de petits pois et de flageolets. Pour ce petit plat simple et savoureux, j’ajoute les petits pois et les flageolets à mi-cuisson lorsque les oignons et les champignons commencent à dorer avec le jus de viande…
Photo

Pour le dessert, une simple boule de glace vanille avec des petits dés de mangue et un soupçon de chantilly, sans oublier la petite dose d’alcool de Litchi pour les grands !
Mais nous sommes trop gourmands, je n’ai pas eu le temps de faire la photo.
Pendant que ma fille continue ses devoirs commencés le matin, je mets à jour mon blog pour vous faciliter les recherches. C’est mon premier blog et avant l’incendie, je ne connaissais pas le fonctionnement de Blogger. Je voulais faire cette mise à jour depuis la fin du mois de novembre, mais avec tous les préparatifs culinaires que je souhaitais partager avec vous, je n’en ai pas trouvé le temps.

Aux alentours de dix sept heures, je vais chercher mon Loulou de sa sieste pour lui faire faire ses exercices non finis ce matin.
Ma Poupette fait quelques exercices Wii.

De mon côté, je profite de quelques moments d’observations et d’informations pour m’instruire toujours un peu plus sur mon projet professionnel.



Vers dix sept heures trente, je commence une pâte à pain pour un kilo de farine. Pendant la levée, je mélange les ingrédients de l’une de mes farces à Panzerotti.
Je mets en forme une fougasse avec un quart de la pâte à pain et divise le reste de la pâte en douze boules moyennes.
Tout ceci pour nous permettre de savourer six chaussons cuits au four et six  Panzerotti cuites en grande friture à l’huile d’olive.
Mais je ne vous en dis pas plus car je ne saurais tarder à reprendre les confidences de mes recettes sur mon blog.



Comme d’habitude, nous nous couchons tard.



Jeudi 20 février :

La matinée passe très vite entre l'éducation des enfants et mon travail en cuisine.
Ce midi, nous mangeons un poulet rôti sur lit de petit pois carottes oignons et champignons.


Pendant la sieste du petit, ma fille m’aide en cuisine. 


 

Comme chaque soir, veille de départ de mon beau-papa, nous dégustons ensemble une bonne Pastachoute !
Ce soir, elle est composée de ma sauce tomate à laquelle j’ajoute un peu de bœuf haché. Ce qui est bien suffisant pour accompagner mes pâtes fraîches pour un soir.
  
Nous dégustons des petits chocolats « maison » pour le dessert.

Bien que nous nous couchions toujours aux alentours d’une heure à deux heures du matin, il n’est pas encore temps d’arrêter les calculs robotiques.

Vendredi 21 février :


Après le petit déjeuner, Beau-Papa nous quitte.
A dans un mois…

Ce midi, nous mangeons le reste du poulet d’hier midi.

Mon mari reprend ses programmations. La vie reprend ses habitudes.

 





Je prépare à nouveau une pâte à pain pour réaliser de nouveaux Panzerotti avec le reste de face d’avant-hier.
Cette fois, je ne fais que des Panzerotti, et de petites tailles.



Pour une fois, nous nous couchons à minuit trente… enfin un peu de sommeil en plus.


Samedi 22 février :

Ce matin, les enfants ont bien travaillé.
Ce midi, nous mangeons du  « Coq Modena » et partagerai prochainement ma recette.

Pour ce soir, je mouline le reste de viande en sauce pour garnir de nouveaux Panzerotti. J’aime préparer en grande quantité lorsque j’ai envie de cuisiner, même si nous ne sommes que nous quatre. C’est pour moi une façon de gagner beaucoup de temps car je congèle en portions tout ce qui est en trop pour les jours où j’ai besoin de me reposer.


Dimanche 23 février :

Mon mari profitant de ce jour pour une petite grasse matinée, je déjeune avec les enfants en écoutant un peu de chansons italiennes puis du jazz.
Les enfants font leurs exercices sur la Wii pendant que je prépare ma blanquette moderne sur un fond de Keith Jarret… un pianiste exceptionnel !
Nous nous sommes régalés.
Je profite de cette après midi pour faire une petite sieste dans mon fauteuil de bureau.
Après la sieste, nous faisons une séance peinture.






Mardi 25 février :



Je pétille d’impatience pour avoir la réponse à l’intérêt de la banque non française sur les robots que mon mari a programmés pour un partenariat d’investissement sécurisé.
Il finit les préparatifs pour son rendez-vous de demain.



Demain est un autre jour.


Mercredi 26 février :

Mon mari finit ses préparatifs de présentations pour la banque.
Nous n’attendons rien de cette banque, mais si elle nous passe commande de robots ou de services, notre progression pourrait se réaliser un peu plus rapidement.
Il y a six mois de cela, nous n’aurions jamais imaginé présenter un projet d’investissements à une banque étrangère ! Car il faut être clair que nous ne proposerons rien aux banques françaises qui nous ont coulés en grande partie et qui ont empêché le bon développement de nos sociétés.
Comme le dit le proverbe, la vengeance est un plat qui se mange froid… si l’on peut appeler cela une vengeance car ce n’est que le résultat de notre travail.




A dix huit heures trente, mon mari rentre souriant de son entretien.
Tout s’est très bien passé.
Une entrée sans attente de sécurité composée de sas comme en France.
En se dirigeant vers l’accueil, mon mari observe une femme qui demande à se servir dans un panier de bonbons mis en évidence pour la clientèle. Le guichetier acquiesce et la jeune femme se sert d’une grosse poignée de bonbons qu’elle glisse dans sa poche. Elle se dirige ensuite vers la machine à café mise à disposition des clients, elle se sert fait un tour dans la pièce et repart comme si de rien n’était.
Le guichetier ne réagit pas, c’est tout à fait standard chez eux …
Mon mari fut reçu dans une bonne ambiance par deux banquiers sympathiques, non frimeurs et sans note de mépris, comme l’on peut le constater et le ressentir en France.
Entrant dans le bureau de l’un des banquiers, son usager propose à mon mari de s’asseoir confortablement à sa place pour plus de facilité et de mise à disposition des outils nécessaires aux explications sur les produits qu’il avait à leur proposer.
Mon mari fut presque choqué de leur comportement si serviable jusqu’au point que l’un d’eux se glisse sous le bureau à genoux pour brancher son chargeur d’ordinateur portable…
A peine installés dans le bureau, une personne apporte agréablement à chacun un verre et une bouteille d’eau marquée du nom de l’enseigne de la banque.
Mon mari prit le temps d’expliquer  et de démontrer  le bon fonctionnement de ses robots.
Les banquiers furent fortement intéressés par les robots de mon mari, mais ils n’ont pas de case dans laquelle faire renter le produit car pour pouvoir vendre des placements financiers il faudrait que nous soyons régulés, donc acceptés par les autorités financières.
Ils demandent alors à mon mari pour quelles raisons nous n’avons pas commencé à le faire pour nous même.
Mon mari leur raconte alors toute notre histoire en commençant par ce client principal, qui nous doit plus de quatre cents mille euros, mais qui nous a obligés à déposer le bilan de notre société car nous ne pouvions plus payer nos salariés, l’incendie avec la perte de toutes nos réserves, notre guerre contre la banque et notre assureur qui ne nous reconnait plus, …
Les banquiers en avaient les mâchoires collées au sol.
Suite à toute cette histoire et notre projet qui tient la route, ils firent deux propositions à mon mari :
La première, de nous financer dix milles euros, sans aucune contre partie que ce soit car il est clair que nous n’avons plus rien, pour démarrer un robot et nous remettre en selle rapidement.
La seconde, de créer une société de gestion de patrimoine dans leur pays dont ils financeraient le démarrage puis vendraient nos services à leurs clients.

Le boss des investissements a noté le mail de mon mari pour le recontacter et établir un partenariat. Le chargé de clientèle que mon mari connait depuis un bon moment, a promis de lui envoyer des clients, dont lui-même.

Mon mari n’a jamais eu un entretien de cette nature avec des banquiers, il a été reçu comme un roi, traité comme un être humain et raccompagné à l’extérieur suivant les usages les plus courtois.

Nous n’avons jamais été reçus comme cela en France même avec des comptes garnis de plus de quatre cents milles euros ! Ce qui était régulier avant les impayés.
Ce pays est un autre monde à coté de chez nous !
Nous sommes sidérés.

Après le repas du soir et les enfants au lit, nous continuons un peu notre travail, chacun à notre bureau avant de nous détendre un peu dans le canapé devant notre série de science fiction habituelle avec notre portable sur les genoux pour continuer de donner vie à nos idées.

Nous profitons de ce moment calme sans le chahut des enfants pour discuter tranquillement des possibilités sur notre avenir.
Nous allons certainement suivre les recommandations de la banque et créer notre nouvelle entreprise régulée dans le pays voisin.
Nous ne savons pas encore comment nous allons procéder, mais nous y réfléchissons chacun de notre coté et pèserons le pour et le contre ensemble lorsque nous nous sentirons dans le sens du vent.




Jeudi 27 février :

Mon mari continue encore et encore ses programmations.
Il répond également aux demandes des potentiels clients tout en réfléchissant à nos projets et leurs possibilités.

De mon coté, je ne réfléchis pas sur ce sujet au même rythme que mon homme car entre l’éducation des enfants, la cuisine et mes écrits, je suis bien prise…un peu comme toujours en vadrouille à droite et à gauche dans cette maison qui n’est pas la nôtre.  Mais j’y réfléchi beaucoup, tellement mon envie de quitter ce pays me presse.



Vendredi 28 février :



Le temps de faire une pause, je prépare avec ma fille ses exercices de demain.
Car demain, c’est dessin ! Le cahier sur lequel elle travaille demande l’observation de l’œuvre « Antibes, le nuage rose » de Paul Signac, l’exécution grossière des traits principaux pour ensuite réaliser la peinture en méthode pointillisme avec des cotons tiges.
Je retombe alors un peu en enfance en participant à l’exercice pour guider ma fille vers les bons gestes. Dans ces moments, nous sommes un peu comme deux élèves… une complicité qui se crée, même si quelques larmes l'envahissent parfois par peur de ne pas savoir faire. Notre ébauche terminée, nous rangeons nos œuvres en cours pour l’étape peinture de demain.

Pendant que ma Poupette s’exerce physiquement sur la Wii et que mon Loulou finit ses exercices, je prépare ma « soupe potée » de bœuf, oignons et pomme de terre.

Nous nous régalons.






A très bientôt pour la suite de notre aventure...