« Le pot de terre contre le pot de fer »
Episode 9
Mardi
18 février :
Je profite d’un temps mort pour donner un bon coup de
ménage dans toute la maison.
Après la sieste des enfants, nous montons au deuxième
étage, lieu de jeux des enfants grâce à cette grande pièce de trente mètres
carrés qui me permet de les surveiller tout en repassant dans celle d’à côté.
Mercredi
19 février :
Comme
chaque mois, mon beau Papa nous rejoint pour deux jours.
Je
profite de sa venue pour lui concocter de bons petits plats.
Ce
midi, nous savourons un filet de bœuf sur un lit d’oignons, de champignons, de
petits pois et de flageolets. Pour ce petit plat simple et savoureux, j’ajoute
les petits pois et les flageolets à mi-cuisson lorsque les oignons et les
champignons commencent à dorer avec le jus de viande…
Photo
Pour
le dessert, une simple boule de glace vanille avec des petits dés de mangue et
un soupçon de chantilly, sans oublier la petite dose d’alcool de Litchi pour
les grands !
Mais
nous sommes trop gourmands, je n’ai pas eu le temps de faire la photo.
Pendant
que ma fille continue ses devoirs commencés le matin, je mets à jour mon
blog pour vous faciliter les recherches. C’est mon premier blog et avant
l’incendie, je ne connaissais pas le fonctionnement de Blogger. Je voulais
faire cette mise à jour depuis la fin du mois de novembre, mais avec tous les
préparatifs culinaires que je souhaitais partager avec vous, je n’en ai pas
trouvé le temps.
Aux
alentours de dix sept heures, je vais chercher mon Loulou de sa sieste pour lui
faire faire ses exercices non finis ce matin.
Ma
Poupette fait quelques exercices Wii.
De mon côté, je profite de quelques moments
d’observations et d’informations pour m’instruire toujours un peu plus sur mon
projet professionnel.
Vers
dix sept heures trente, je commence une pâte à pain pour un kilo de farine.
Pendant la levée, je mélange les ingrédients de l’une de mes farces à Panzerotti.
Je
mets en forme une fougasse avec un quart de la pâte à pain et divise le reste
de la pâte en douze boules moyennes.
Tout
ceci pour nous permettre de savourer six chaussons cuits au four et six Panzerotti cuites en grande friture à l’huile
d’olive.
Mais
je ne vous en dis pas plus car je ne saurais tarder à reprendre les confidences
de mes recettes sur mon blog.
Comme
d’habitude, nous nous couchons tard.
Jeudi
20 février :
La matinée passe très vite entre l'éducation des enfants et mon travail en cuisine.
Ce midi, nous mangeons un poulet
rôti sur lit de petit pois carottes oignons et champignons.
Pendant
la sieste du petit, ma fille m’aide en cuisine.
Comme
chaque soir, veille de départ de mon beau-papa, nous dégustons ensemble une
bonne Pastachoute !
Ce
soir, elle est composée de ma sauce tomate à laquelle j’ajoute un peu de bœuf
haché. Ce qui est bien suffisant pour accompagner mes pâtes fraîches pour un
soir.
Nous
dégustons des petits chocolats « maison » pour le dessert.
Bien que nous nous couchions toujours aux alentours
d’une heure à deux heures du matin, il n’est pas encore temps d’arrêter les
calculs robotiques.
Vendredi
21 février :
Après le petit déjeuner, Beau-Papa nous quitte.
A dans un mois…
Ce midi, nous mangeons le reste du poulet d’hier midi.
Mon mari reprend ses programmations. La vie reprend
ses habitudes.
Je
prépare à nouveau une pâte à pain pour réaliser de nouveaux Panzerotti avec le
reste de face d’avant-hier.
Cette
fois, je ne fais que des Panzerotti, et de petites tailles.
Pour
une fois, nous nous couchons à minuit trente… enfin un peu de sommeil en plus.
Samedi
22 février :
Ce
matin, les enfants ont bien travaillé.
Ce
midi, nous mangeons du « Coq Modena » et partagerai
prochainement ma recette.
Pour
ce soir, je mouline le reste de viande en sauce pour garnir de nouveaux
Panzerotti. J’aime préparer en grande quantité lorsque j’ai envie de cuisiner,
même si nous ne sommes que nous quatre. C’est pour moi une façon de gagner
beaucoup de temps car je congèle en portions tout ce qui est en trop pour les
jours où j’ai besoin de me reposer.
Dimanche
23 février :
Mon
mari profitant de ce jour pour une petite grasse matinée, je déjeune avec les
enfants en écoutant un peu de chansons italiennes puis du jazz.
Les
enfants font leurs exercices sur la Wii pendant que je prépare ma blanquette moderne
sur un fond de Keith Jarret… un pianiste exceptionnel !
Nous
nous sommes régalés.
Je
profite de cette après midi pour faire une petite sieste dans mon fauteuil de
bureau.
Après
la sieste, nous faisons une séance peinture.
Mardi
25 février :
Je
pétille d’impatience pour avoir la réponse à l’intérêt de la banque non
française sur les robots que mon mari a programmés pour un partenariat
d’investissement sécurisé.
Il
finit les préparatifs pour son rendez-vous de demain.
Demain
est un autre jour.
Mercredi
26 février :
Mon
mari finit ses préparatifs de présentations pour la banque.
Nous
n’attendons rien de cette banque, mais si elle nous passe commande de robots ou
de services, notre progression pourrait se réaliser un peu plus rapidement.
Il
y a six mois de cela, nous n’aurions jamais imaginé présenter un projet
d’investissements à une banque étrangère ! Car il faut être clair que nous
ne proposerons rien aux banques françaises qui nous ont coulés en grande partie
et qui ont empêché le bon développement de nos sociétés.
Comme
le dit le proverbe, la vengeance est un plat qui se mange froid… si l’on peut
appeler cela une vengeance car ce n’est que le résultat de notre travail.
A
dix huit heures trente, mon mari rentre souriant de son entretien.
Tout
s’est très bien passé.
Une
entrée sans attente de sécurité composée de sas comme en France.
En
se dirigeant vers l’accueil, mon mari observe une femme qui demande à se servir
dans un panier de bonbons mis en évidence pour la clientèle. Le guichetier acquiesce
et la jeune femme se sert d’une grosse poignée de bonbons qu’elle glisse dans
sa poche. Elle se dirige ensuite vers la machine à café mise à disposition des
clients, elle se sert fait un tour dans la pièce et repart comme si de rien n’était.
Le
guichetier ne réagit pas, c’est tout à fait standard chez eux …
Mon
mari fut reçu dans une bonne ambiance par deux banquiers sympathiques, non
frimeurs et sans note de mépris, comme l’on peut le constater et le ressentir
en France.
Entrant
dans le bureau de l’un des banquiers, son usager propose à mon mari de s’asseoir
confortablement à sa place pour plus de facilité et de mise à disposition des
outils nécessaires aux explications sur les produits qu’il avait à leur
proposer.
Mon
mari fut presque choqué de leur comportement si serviable jusqu’au point que l’un
d’eux se glisse sous le bureau à genoux pour brancher son chargeur d’ordinateur
portable…
A
peine installés dans le bureau, une personne apporte agréablement à chacun un
verre et une bouteille d’eau marquée du nom de l’enseigne de la banque.
Mon
mari prit le temps d’expliquer et de démontrer le bon fonctionnement de ses robots.
Les
banquiers furent fortement intéressés par les robots de mon mari, mais ils n’ont
pas de case dans laquelle faire renter le produit car pour pouvoir vendre des
placements financiers il faudrait que nous soyons régulés, donc acceptés par
les autorités financières.
Ils
demandent alors à mon mari pour quelles raisons nous n’avons pas commencé à le
faire pour nous même.
Mon
mari leur raconte alors toute notre histoire en commençant par ce client
principal, qui nous doit plus de quatre cents mille euros, mais qui nous a obligés
à déposer le bilan de notre société car nous ne pouvions plus payer nos
salariés, l’incendie avec la perte de toutes nos réserves, notre guerre contre
la banque et notre assureur qui ne nous reconnait plus, …
Les
banquiers en avaient les mâchoires collées au sol.
Suite
à toute cette histoire et notre projet qui tient la route, ils firent deux propositions
à mon mari :
La
première, de nous financer dix milles euros, sans aucune contre partie que ce
soit car il est clair que nous n’avons plus rien, pour démarrer un robot et
nous remettre en selle rapidement.
La
seconde, de créer une société de gestion de patrimoine dans leur pays dont ils
financeraient le démarrage puis vendraient nos services à leurs clients.
Le
boss des investissements a noté le mail de mon mari pour le recontacter et
établir un partenariat. Le chargé de clientèle que mon mari connait depuis un
bon moment, a promis de lui envoyer des clients, dont lui-même.
Mon
mari n’a jamais eu un entretien de cette nature avec des banquiers, il a été
reçu comme un roi, traité comme un être humain et raccompagné à l’extérieur
suivant les usages les plus courtois.
Nous n’avons jamais été reçus comme cela en France même
avec des comptes garnis de plus de quatre cents milles euros ! Ce qui
était régulier avant les impayés.
Ce pays est un autre monde à coté de chez nous !
Nous sommes sidérés.
Après
le repas du soir et les enfants au lit, nous continuons un peu notre travail,
chacun à notre bureau avant de nous détendre un peu dans le canapé devant notre
série de science fiction habituelle avec notre portable sur les genoux pour
continuer de donner vie à nos idées.
Nous
profitons de ce moment calme sans le chahut des enfants pour discuter
tranquillement des possibilités sur notre avenir.
Nous
allons certainement suivre les recommandations de la banque et créer notre
nouvelle entreprise régulée dans le pays voisin.
Nous
ne savons pas encore comment nous allons procéder, mais nous y réfléchissons
chacun de notre coté et pèserons le pour et le contre ensemble lorsque nous
nous sentirons dans le sens du vent.
Jeudi
27 février :
Mon
mari continue encore et encore ses programmations.
Il
répond également aux demandes des potentiels clients tout en
réfléchissant à nos projets et leurs possibilités.
De
mon coté, je ne réfléchis pas sur ce sujet au même rythme que mon homme car
entre l’éducation des enfants, la cuisine et mes écrits, je suis bien prise…un
peu comme toujours en vadrouille à droite et à gauche dans cette maison qui n’est
pas la nôtre. Mais j’y réfléchi beaucoup,
tellement mon envie de quitter ce pays me presse.
Vendredi
28 février :
Le
temps de faire une pause, je prépare avec ma fille ses exercices de demain.
Car
demain, c’est dessin ! Le cahier sur lequel elle travaille demande l’observation
de l’œuvre « Antibes, le nuage rose » de Paul Signac, l’exécution
grossière des traits principaux pour ensuite réaliser la peinture en méthode
pointillisme avec des cotons tiges.
Je
retombe alors un peu en enfance en participant à l’exercice pour guider ma
fille vers les bons gestes. Dans ces moments, nous sommes un peu comme deux
élèves… une complicité qui se crée, même si quelques larmes l'envahissent parfois par peur de ne pas savoir faire. Notre ébauche terminée, nous rangeons
nos œuvres en cours pour l’étape peinture de demain.
Pendant
que ma Poupette s’exerce physiquement sur la Wii et que mon Loulou finit ses
exercices, je prépare ma « soupe potée » de bœuf, oignons et pomme de
terre.
Nous
nous régalons.
A très bientôt pour la suite de notre aventure...
Aucun commentaire:
Enregistrer un commentaire