« Le pot
de terre contre le pot de fer »
Episode 14
Jeudi 10 juillet :
La pluie ne cesse de tomber. Les températures baissent… vivement le retour des beaux jours.
Le temps est si gris, que pour ce midi, je cuisine une potée
de haricots grains avec du lard, des petites saucisses et des tomates. En
quelque sorte, un dérivé de cassoulet.
Le soleil nous montre ses rayons en début d’après midi. Nous
n’avons plus qu’à attendre un peu le retour du soleil fidèle accompagné de sa
chaleur.
Mon fils couché pour sa sieste quotidienne, nous travaillons
avec un fond de musique, sur laquelle notre fille danse. Mon mari est toujours dans ses gestions et
programmations de robots, tandis que de mon coté, je prépare mes plans à main
levée du futur lit pirate de notre fils. C’est après quelques idées de photos
vues sur internet, que dans ma tête, est venu le modèle. Et plus je dessine,
plus les idées me viennent. Je crée les décorations en fonction de la dimension
des plaques de contre-plaqué. J’ai hâte de le finir car son lit de bébé, qui était resté dans cette maison professionnelle, ne lui
permet pas de faire pipi dans le pot la nuit, et les couches pour la nuit représentent un certain budget.
Ce qui me fait le plus mal dans tout cela, c'est que nos deux Loulous avaient leur chambre de prince et de princesse dont celle de notre fils qui était modulable au fur et à mesure de sa croissance.
J'ai vraiment hâte de commencer son lit Pirate !
Vendredi 11 juillet :
Je continue mes croquis. Une fois mes ébauches terminées, je
commence le calcul des matériaux. Mon premier total dépasse les cinq cents
euros, c’est trop. Alors je ne baisse pas les bras, je recherche sur internet
d’autres fournisseurs de matériaux. En milieu de journée, les prix diminuent à
trois cents cinquante euros, mais ce n’est pas facile car je souhaite fabriquer
un lit qui s’assemble, se démonte et se
remonte facilement ! Je continue mes recherches…
Ça y est ! En fin de journée j’ai enfin réussi à
trouver les matériaux aux bons prix. Le
futur lit pirate de mon fils ne nous coûtera que deux cents quarante cinq euros
avec en option suffisamment de bois pour réaliser un coffre fort !
Samedi 12 juillet :
Ce matin, nous faisons quelques commissions et passons par
la pharmacie pour acheter de la crème contre les piqûres d’insectes, car avec
ces journées de pluies aux températures douces, les petites bêtes ne se gênent
pas !
Lundi 14 juillet :
Le
temps gris et pluvieux fut présent tout le weekend, mais ce matin, les rayons
nous égayent.
Mon
mari continue ses programmations. Nous patientons et économisons ce que nous
pouvons pour pouvoir un jour, réellement investir dans la construction de ce
robot, qui nous facilitera le décollage vers notre nouvelle vie.
Jeudi 17 juillet :
Le travail des enfants progresse. Ma fille de cinq ans
résout maintenant ses premières additions.
Dimanche 20 juillet :
Notre réseau Wifi capte jusque dans le jardin. Le ciel est couvert,
parsemé de grandes zones bleues, accompagnées d’un vent léger aidant à
supporter les trente degrés. Un temps idéal pour continuer mes écrits dans le
jardin, sans trop attraper de coup de soleil.
Le gazouillis des oiseaux, la douce musique des feuilles du
grand noyer bicentenaire dans le vent, m’apportent détente et facilitent mes
écrits.
Mercredi 23 juillet :
Mon beau-père nous rejoint pour deux jours.
Ce midi, je cuisine ma blanquette forestière, qui se savoure
aussi bien en été qu’en hiver.
Après la sieste du petit, nous sortons dans le jardin. Je
profite de ce moment pour commencer les premières tresses d’échalotes et
d’oignons qui, cette année, sont d’une taille misérable… Pour compenser cette
récolte plus petite que prévue, je pense replanter de nouvelles épices.
Samedi 26 juillet :
Cette journée était concentrée sur la confection du vin de
noix et le dénoyautage des reines-claudes. Un total de treize kilos et demi de
fruits.
Pendant ce temps, mon mari me décape notre belle et énorme
casserole en inox De Buyer qu’il m’avait offert, un an avant l’incendie. Elle était pleine de suie grasse et collante.
Avant le dîner, je commence ma confiture avec dix kilos de
fruits, mais la cuisson ne se finira que demain soir.
Il est vingt trois heures cinquante deux. Je mets en pose la
cuisson de ma confiture. Il est grand temps d’aller se coucher.
Dimanche 27 juillet :
Après une grasse matinée jusqu’à neuf heures trente,
réveillés par les enfants qui chantaient dans leur lit, nous savourons notre
petit déjeuner avec des tartines couvertes de confiture réalisée en août dernier, peu de
temps après l’incendie.
Je remets le feu doux sous ma confiture encore chaude de la
veille.
Les enfants jouent sur la Wii. Ils adorent le vélo qui leur
fait voir de jolis paysages.
Le temps d’étendre mon linge pour profiter des rayons du
soleil, je ramasse les reines-claudes tombées pendant la nuit. Récoltant un bon
panier, je réalise sept bocaux de fruits à l’eau de vie. Merci aux pays
limitrophes qui vendent de l’alcool de fruits presque six fois moins cher qu’en
France !
Après le repas, je commence une pâte sablée avec un peu de
levure puis réalise une tarte aux reines-claudes, parsemée de sucre de canne
qui formera une petite sauce caramel et qui elle-même sera épongée parle la
pâte. Hummm ! Attention les kilos !
Dans le courant de l’après midi, le temps se gâte. La pluie
revient.
La confiture réduit peu à peu. Une fois les enfant au lit,
j’ébouillante mes verrines et commence le remplissage. Un total de trente
quatre pots.
Un petit moment dans le canapé pour me détendre auprès de
mon mari avant de nous coucher. Il est vingt trois heures cinquante sept.
Lundi 28 juillet :
Les enfants progressent à grand pas. Notre fille commence
les soustractions. Hormis quelques retenues oubliées mais très vite corrigées,
elle avance à grand pas.
La cueillette des fruits continue entre deux averses
régulières. Encore huit kilos de fruits et ce n’est qu’un début !
J’aimerais que la pluie s’arrête car les fruits commencent à exploser.
Je continue les bocaux de fruits, sans oublier de réaliser
deux belles tartes pour les jours à venir. Si cela continue, j’en ferai encore
quelques unes que je prendrai soin de conserver au congélateur.
Mardi 29 juillet :
La pluie n’a pas cessée durant toute la nuit. Ce n’est pas
bon signe pour les fruits.
En fin d’après midi, un orage approche. Des trombes d’eau
coulent sur la route en pente douce
donnant l’impression d’un cours d’eau. Puis l’orage est au dessus de nous. Le
tonnerre s’exprime, les éclairs, quand soudain, un grand fil de lumière blanche
vient toucher la route couverte d’un courant de pluie juste devant chez nous…
Les enfants ont un peu peur, ce qui est normal, c’est
tellement impressionnant !
Mercredi 30 juillet :
Le soleil refait son apparition.
Le jardin n’a pas trop souffert, mais les reines-claudes
sont en partie éclatées. Il y aura donc un peu de perte.
Après une matinée d’éducation pour mes enfants, un repas
vite fait et le petit à la sieste, un café préparé par mon amour,
j’emmène ma fille avec moi dans le jardin pour laisser mon mari programmer,
préparer notre avenir.
Nous ramassons les branches de bois mort et les fruits abîmés
tombés sur les bâches suite à l’orage.
Après la remise en place de la bâche, je secoue l’arbre pour
en récolter les fruits mûrs. Le
ramassage fini vers dix huit heures, je
commence le dénoyautage et rempli mes bocaux qui étaient prêts, en place, égouttés
sur un torchon.
La journée passe vite ! Il est grand temps de manger.
Les enfants au lit, nous nous détendons comme chaque soir
devant la télévision.
Un peu avant minuit, mon mari découvre sur sa page Facebook,
le message d’un très cher ami d’il y a vingt ans, au tout début de notre
rencontre. Quelle bonne nouvelle !!! Cela faisait si longtemps que nous
étions à leur recherche… trois amis ont changé ma vie, sans oublier mon mari
qui était avec eux. Mais je ne vous en dis pas plus pour le moment car cette
histoire sera détaillée dans l’épisode de « Ma vie de dix huit ans à la
rencontre de la lumière de ma vie ».
La joie de cette bonne nouvelle nous ressourça et nous fît
passer une bonne nuit.
Jeudi 31 juillet :
Dès le lever, nos amis sont le sujet de notre discussion.
Nos amis retrouvés, mais aussi, ceux qui se situent à l’autre bout de la
planète et qui nous ont soutenus jusque maintenant… Nos désirs sont de Tous les
voir et les revoir, les serrer fort dans nos bras, passer de bons moments
ensemble, festoyer avec eux. Ces désirs nous apportent encore plus de
force pour continuer notre projet.
La récolte et les conserves continuent.
Les échanges avec nos amis également.
Vendredi 1er Août :
Même si nous sommes en période de vacances scolaires, je
continue l’éducation de nos enfants. Comme chaque matin, nous faisons quelques pages de devoirs.
L’après midi est réservé au jardin. Désherbage avant tout !
Je découvre à nouveau des fourmilières à un pied des blettes. Je les saupoudre
de marc de café.
Un coup de griffe, un coup de râteau et je sème à nouveau de la roquette.
Près des salades plantées il y a quelques jours, je mets en terre
de nouveaux plants d’ail et ajoure un peu les tomates en ôtant les deux tiers
des feuilles et surtout les gourmands.
Samedi 2 août :
La matinée commence avec quelques courses, mais juste avant
notre départ, deux lettres recommandées de la cours d’appel nous sont remises
contre signatures.
Nous étions représentés par un avocat qui nous avait donné
un prix de départ pour l’affaire complète d’une caution solidaire concernant un
prêt pour travaux de notre société… mais chemin faisant, il nous a demandé plus…
et nous ne pouvions pas nous le permettre. Il en résulte qu’il a laissé tomber
l’affaire et que nous sommes condamnés à payer. Que d’argent perdu ! A notre
avantage, nous avons déjà eu la visite d’un huissier qui a déclaré que nous n’avions
rien à saisir.
Au retour des commissions, les enfants sont agités… C’est
certainement la faim qui commence à agir. Le temps de rôtir au beurre quelques
pommes de terre cuites à l’eau avec les brochettes de boudins, nous mangeons devant un épisode de « C’est
pas sorcier », une émission qui apporte bien des révisions.
Après un petit repos dans le canapé et quelques échanges par
internet, nous continuons notre travail dans le jardin.
Mon mari récolte les petits pois pendant que je cueille les
dernières reines-claudes. Soudain, la
pluie commence à tomber en douceur. Les
enfants adorent jouer sous la pluie. Nous accélérons la cadence, mon mari tond
rapidement le terrain avant que l’herbe ne soit trop mouillée. Je finis la
cueillette, déplace les bâches du dessous des arbres pour que la pluie les
nettoie et range le petit échafaudage et le râteau dans la remorque. Nous
rentrons tous sous les grosses gouttes.
Mon trio d’Amour commence à écosser les petits pois, pendant
que je dénoyaute les fruits et les mets en bocaux.
Juste après le repas, le stérilisateur est prêt à recevoir
nos conserves. Trente cinq minutes, c’est parti !
Le temps d’un grand câlin dans le canapé avec les enfants
devant « Princesse Diamant » et
il est temps de les mettre au dodo après le brossage des dents.
Dimanche 3 août :
Nous nous occupons des conserves de petit-pois, de carottes
sans oublier le désherbage du jardin. Le jardin nous est d’une grande économie
grâce aux bocaux de conservations qu’il nous restaient des années précédentes,
et que nous n’avions pas encore ramenés à la ferme, brûlée depuis le trois août
2013.
Le temps passe vite, si vite … !
Cela fait déjà un an, jour pour jour, qu’en deux heures de
temps, notre propriété, prête à être vendue, s’est transformée en une
ruine.
Pour fêter cette date qui a fait prendre un grand tournant à
notre vie, nous savourons une bouteille de champagne.
Nos ressources diminuent à petit feu, mais notre projet
n’est pas loin de voir le jour.
Nous attendons toujours le courrier du tribunal nous
informant que le report des crédits immobiliers n’est pas accepté…
Heureusement pour nous, nous avions une grosse réserve
d’argent sur le compte d’associé de notre dernière société qui nous a permis de
régler nos loyers charges comprises, pour six bonnes années. Grâce à cela,
même si à ce jour la banque est propriétaire du bien immobilier suite au refus
de notre demande de report de nos crédits jusqu’à bonne fortune, nous sommes sous un toit pour plusieurs
années encore.
Allons-nous devoir reculer dans un système « Métro, Boulot,
Dodo » pour y arriver ?
Ou, pourrons-nous réaliser notre projet avant de consommer tout
ce qu’il nous reste, tant sur le point nutritif et matériel que sur le point
financier?
Notre idée première est de continuer à vivre de ce que nous
avons et pouvons avoir, comme le jardin, pour réaliser notre projet au plus vite, et perdre le moins de temps possible pour notre vie.
Nos amis sont pour nous, grande source d’aide et d’encouragements,
ils nous motivent et nous font progresser plus vite que la normale.
Notre projet est avant tout de nous ressourcer pour
commencer notre nouvelle vie, afin de découvrir d’autres mondes, d’autres civilisations
présents sur notre planète… sans oublier de faire la fête avec tous nos amis…
A quand cela ???
Vous le saurez dans la suite de mes écrits
« L'envolée vers notre nouvelle vie »
Qui paraîtra lorsque notre guerre "Le pot de terre contre le pot de fer" aura prit fin.
Merci de m'avoir suivit tout au long de cette première année... à très bientôt !
Marie.
« L'envolée vers notre nouvelle vie »
Qui paraîtra lorsque notre guerre "Le pot de terre contre le pot de fer" aura prit fin.
Merci de m'avoir suivit tout au long de cette première année... à très bientôt !
Marie.